Philippe Coudray
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    Je ne suis pas un lecteur de bandes dessinées. Beaucoup de personnes qui voient que je fais de la bande dessinée ne comprennent pas pourquoi.
    Une première raison est que je ne fais pas de longues histoires, de narration, mais des gags courts. Je n’aime pas la narration, qui me paraît un genre superficiel, et qui m’ennuie. Pour être plus clair : pour moi, l’art est au service du Mystère. Le Mystère, avec un grand M, c’est tout ce qui ne peux être dit avec des mots, tout ce qui n’appartient pas au savoir, au mesurable, à l’explicable. C’est ce qui, pour moi, reflète l’esprit. Une œuvre qui contient une part de Mystère retient l’attention à cause de son contenu. Par contre le principe de la narration, c’est de retenir l’attention à l’aide du mystère avec un petit m, du genre : qui est l’assassin ? Dans ce cas, il ne s’agit pas de mystère, mais de caché. C’est d’ailleurs cette confusion entre le Mystère et le caché qui est à l’origine de l’idéologie de la science. La science ne découvre que ce qui est caché, et on attend d’elle à tort qu’elle nous révèle une part du Mystère.
    Pour qu’une narration devienne intéressante, il faut qu’à travers la simple narration s’exprime autre chose que le caché. Mais le simple suspense (qui est l’assassin ?) suffit souvent à justifier une narration. C’est pourquoi peu de narrations sont réellement intéressantes. Dans le domaine du gag court, on peut retrouver cette même erreur : c’est la confusion entre l’humour et le comique. L’humour contient une signification : on se rapproche de l’expression du Mystère. Le comique n’a aucun sens : c’est la porte qu’on se prend dans la figure.
    Une deuxième raison est l’influence du cinéma sur la bande dessinée. Le cinéma est sur-valorisé aujourd’hui. Aussi, les dessinateurs de bande dessinée multiplient les changement de plans, gros plans, contre-plongées propres au cinéma. Cela rend les bandes dessinées illisibles, la narration ne coule pas de source comme dans Tintin, ce qui achève de me décourager.